Le diabète gestationnel, appelé aussi « diabète de grossesse », survient chez la femme enceinte vers la fin du 2e trimestre.
Il peut durer le temps de la grossesse et être révélateur d’un diabète antérieur.
Grosse surprise pour moi lors de la prise de sang, je dépasse les taux autorisé. Et me voilà embarquée la dedans. 
Un peu de documentation pour commencer cet article :Selon la définition de l’OMS*, le diabète gestationnel est un trouble de la tolérance glucidique conduisant à une hyperglycémie de sévérité variable, débutant ou diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse.

Sous le terme de diabète gestationnel, on regroupe deux populations différentes :

  • les femmes qui ont un diabète méconnu et que la grossesse va révéler
  • les femmes qui développent un diabète uniquement à l’occasion de la grossesse, trouble qui disparaît le plus souvent après la grossesse.

Auparavant on distinguait encore les femmes ayant une intolérance au sucre et celles ayant un diabète gestationnel.

Aujourd’hui, le test dit de O’Sullivan a été supprimé. Dorénavant, on utilise d’emblée le test d’HGPO  à 75g de glucose. 

Les causes du diabète gestationnel

Comme pour le diabète, le diabète gestationnel est une intolérance aux glucides, c’est à dire un trouble de la régulation du glucose (glycémie) entraînant un excès de sucre dans le sang ou hyperglycémie chronique.

S’il y a un risque accru de diabète pendant la grossesse, c’est que la grossesse est par nature diabétogène car il existe physiologiquement pendant cette période un état d’insulinorésistance qui va s’aggraver progressivement au cours de la grossesse.

Dans tous les cas, le diabète gestationnel doit être surveillé et traité car il comporte un risque pour la mère comme pour l’enfant.

Le diabète gestationnel peut passer inaperçu, être asymptomatique ou présenter des symptômes similaires à ceux des autres types de diabète : soif intense, mictions (urines) fréquentes et abondantes, fatigue importante…

Le glucose en excès chez la mère est transmis au foetus en surplus. Cette réserve calorique excédentaire est stockée dans les organes de l’enfant. Le poids et la croissance de l’enfant à naître sont alors excessifs.

La macrosomie (poids à la naissance supérieur à 4kg) peut entraîner un accouchement difficile : la dystocie des épaules peut engager le pronostic vital de l’enfant. D’autres complications pour l’enfant sont possibles :

  • détresse respiratoire
  • hypoglycémie néonatale
  • risque de développer plus tard un diabète de type 2

Les risques pour la mère sont également nombreux pendant la grossesse sachant que la complication la plus grave est la survenue d’une pré-éclampsie (ou toxémie gravidique) pouvant associer prise de poids, oedèmes et hypertension artérielle.

  • accouchement par césarienne
  • risque de développer un diabète de type 2 après la grossesse (7 fois plus que sans diabète gestationnel)
  • accouchement prématuré

Les facteurs de risque du diabète gestationnel sont maintenant bien identifiés :

  • une grossesse tardive : chez les femmes âgées de plus de 35 ans, la prévalence atteint 14,2 %
  • des antécédents personnels de diabète gestationnel : pour les femmes ayant déjà développé un diabète gestationnel lors d’une précédente grossesse, la prévalence monte à 50 %
  • des antécédents familiaux de diabète de type 2 (parents, frère, soeur)
  • des antécédents de macrosomie foetale : poids de naissance d’un bébé supérieur à 4 kg

A La Réunion, près de 15 femmes enceintes sur 100 sont concernées par le diabète gestationnel. C’est deux fois plus qu’en Métropole (source INSEE) sachant qu’en 2017 il y avait 69 800 réunionnais pris en charge pour un diabète de type 2.

Je me suis retrouvée embarquée la dedans avec des craintes énormes (coucou la pré-éclampsie).
Ma sage-femme m’a rassuré : Une femme enceinte doit pratiquer l’auto-surveillance glycémique, 4 à 6 fois par jour.

L’objectif : garder une glycémie à un taux acceptable, soit inférieur ou égal à 0.95g/L à jeun et inférieur à 1,20g/L deux heures après le début du repas, si je dépassais ses taux, je devais passer à l’insuline.

Cela n’a pas été le cas.

J’ai donc suivi un régime strict de grossesse et ma sage-femme passait tous les jours me faire un monitoring et vérifier mon cahier.

Personnellement j’ai téléchargé l’application Mydiaby, qui me permettait de noter mes taux et être en relation avec l’équipe médicale si ils montaient. Cela n’a pas été le cas, j’ai eu de la chance la dessus. 

La ou la chance ne m’a pas suivie, c’est que j’ai fait une pré-éclampsie ce qui a eu pour effet de déclencher mon accouchement – mais cette douce information vous sera sûrement donnée à l’occasion d’un prochain article.

Gérer votre diabète gesta :

En dehors de contre-indications médicales, l’activité physique régulière et adaptée au profil de la femme enceinte est recommandée dans le cas d’un diabète gestationnel temporaire ou d’une grossesse avec un diabète.

L’insuline est réservée aux femmes pour qui les mesures hygiéno-diététiques ne suffisent pas pour atteindre l’équilibre glycémique. Les antidiabétiques oraux sont contre-indiqués pour la femme enceinte. Des injections d’insuline rapide de type “analogues rapides” peuvent être prescrites, de même que des insulines lentes de type NPH, si nécessaire.

Les complications du diabète gestationnel sont-elles évitables ?

La grande majorité des diabètes gestationnels ne vont pas se compliquer car ils vont très bien répondre à l’association de modifications nutritionnelles et d’une activité physique adaptée.

Dans mon cas personnel :

Passé le choc quand j’ai su que je l’avais plusieurs choses ont changées à la maison :

  • Plus de boissons sucrées
  • Plus de gâteaux
  • Plus de sucre …

La première chose a été de faire le ménage dans les placards et de balancer tout ce qui était sucré. En temps normal je craque souvent, enceinte, c’est pire.

Une fois le ménage effectué, la seconde étape a été de manger correctement :

  • Recherche de recettes à Indice Glycémique bas
  • Remplacement du sucre par du stevia
  • Remplacement des farines par de la poudre d’amande pour les encas
  • Je prenais essentiellement des petits gâteaux Gerblé à 0% de sucre
  • Remplacement de l’huile normale par de l’huile d’olive ou de l’huile de coco
  • De la salade, épinards, courgettes à chaque repas
  • Le riz et les pâtes remplacés par des aliments complets …

Le changement a été dur et assez radical, j’avais énormément de mal sur la fin de ma grossesse et j’ai craqué de nombreuses fois. Je pense que c’est une des raisons qui m’a conduite à une grosse prise de poids en fin de grossesse et à une pré-éclampsie.

En conclusion :

Le diabète peut faire peur. Moi j’ai eu peur, mais il est gérable. J’ai eu la chance de ne pas avoir d’insuline c’est ma petite victoire personnelle.

Si vous sentez que vous craquez ou que vous ne gérez pas, il ne faut pas culpabiliser. Mais n’oubliez pas qu’il ne s’agit malheureusement pas que de vous mais aussi de votre bébé.

Dans mon cas, on m’avait annoncé un poids de naissance à plus de 4kilos : ma fille est née à 3.200 …..

Le plus important après est de garder un rythme stable : faire attention à ce que l’on mange, ne pas faire trop d’excès et reprendre progressivement le sport.

En post-partum retrouver un bon équilibre est le meilleur moyen de ne pas avoir la crainte de l’avoir plus tard.

*OMS : Organisation Mondiale de la Santé